Lavinia
Fontana est née à Bologne le 24 août 1552. Son père, Prospero Fontana
(1512-1597), était un peintre maniériste, professeur réputé, qui travailla pour
le pape Jules III et, avec Giorgio Vasari, à la réalisation des fresques du
Palazzo Vecchio de Florence. Lavinia a donc été immergée très jeune dans le
milieu artistique et a pu profiter des leçons de son père. Elle dispose d’un
bagage culturel lui permettant d’aborder tous les thèmes, y compris religieux ou mythologiques.
En outre, au XVIe siècle, les femmes peintres étaient nombreuses et bien acceptées à Bologne, ville dont l’université fut ouverte aux femmes dès le XIIIe siècle.
En
1577, Lavinia épouse à 25 ans un élève de son père, Gian Paolo Zappi.
Le couple aura onze enfants mais, en dépit des contraintes de la maternité, non seulement elle n’abandonne pas son travail mais une collaboration artistique se développe entre les deux époux. Les historiens pensent même que son mari finit par s’effacer devant son talent et se consacrait principalement à négocier avec les riches commanditaires de sa femme.
Lavinia commence sa carrière en portraiturant la noblesse et de la bourgeoisie bolognaise. Les commandes affluent et pendant vingt ans à partir des années 1580, elle devient la portraitiste préférée de l’élite et notamment des femmes dont elle sait mettre le statut en valeur en représentant avec précision les robes et les bijoux, ce qui constitue une source précieuse pour l’étude de la mode de l’époque.
Lavinia
entretient des relations étroites avec les familles les plus influentes de Bologne,
comme le prouve le fait que les noms les plus prestigieux figurent, comme parrains
et marraines, dans les actes de baptême de ses enfants.
Ce portrait d’une riche famille de la noblesse de Bologne recèle une signification cachée.
Au premier plan, les deux sœurs Gozzadini, Genevra à gauche et Laudomia à droite. Au centre leur père. Sur les côtés, les maris respectifs des deux sœurs. Le père avait promis toute sa fortune à la première de ses filles qui aurait un héritier mâle. Ce fut Genevra. Le père pose sa main sur le bras de la gagnante. (Extrait de la notice du musée)
Les portraits d’enfants sont traités comme ceux des adultes, avec un soin extrême apporté aux vêtements et aux bijoux. (N’hésitez pas à « cliquer » sur les images pour mieux les voir !)
Et il existe aussi des portraits d’enfants dont on connaît encore les noms de famille prestigieux…
On sait aussi que Lavinia a également peint des portraits de personnalités importantes liées à l'Université de Bologne et à la vie politique. Ces portraits d’hommes sont traités avec autant de soin que les portraits féminins :
Le
personnage représenté n’est sans doute pas un membre de l’illustre famille des
Orsini, comme le voudrait une tradition qui remonte à l’ancien propriétaire, le
marquis de Lacaze, mais peut-être un sénateur de Bologne.
Le modèle se présente comme un lettré ou un humaniste, habillé d’un confortable vêtement d’intérieur chaud et élégant, campé dans la solitude silencieuse d’un environnement sobrement luxueux, le caractérisant socialement. Sur la table, nombre de détails révèlent une activité studieuse : un livre, un carnet, une plume, un encrier et un sablier. L’arrière-plan s’ouvre à droite, au terme d’une enfilade de portes, sur un cabinet que nous pouvons imaginer contenir quelques livres précieux et autres curiosités. Le style maîtrisé de ce portrait dénote une triple influence maniériste : florentine par son hiératisme, nordique par la perspective concave s’ouvrant habilement vers le fond grâce à la béance des portes et par une fenêtre à travers laquelle filtre une lumière tamisée, et enfin proprement émilienne par le symbolisme du sablier (fuite du temps, évolution de la pensée, indication approximative de l’âge du modèle) et par le jeu sensible de la main feuilletant le livre. (Notice du musée de Bordeaux)
Ce
portrait du médecin et savant italien Girolamo Mercuriale (1530-1606) est
peut-être une œuvre commandée par le duc d’Urbino en 1588.
Le
médecin lit une édition de l'ouvrage pionnier sur l'anatomie humaine « Sur le
tissu du corps humain », publié pour la première fois en latin en 1543 par le médecin flamand Andreas Vesalius. Mercuriale pointe du doigt une
représentation d’un squelette humain méditant sur un autre crâne.
Le
savoir de Mercuriale est illustré par les nombreux ouvrages présents sur ses étagères.
Ce portrait ci-dessous serait celui d'Isabella Gonzaga
(1565–1637), issue de la noblesse de Mantoue, peinte avant son mariage.
Huile sur toile - 115 x 87 cm
Il semble que Lavinia ait représenté la même jeune femme quelques années plus tard, après son mariage. La pose est identique mais les accessoires ont changé : le livre a été remplacé par une lettre et la jeune femme tient une fourrure de zibeline dans sa main gauche.
Pourquoi pense-t-on qu’elle s’est mariée depuis le premier portrait ? Parce qu’elle porte des bagues aux deux annulaires et qu’elle tient des gants !
Le portrait qui suit à une tout autre portée. Il représente une musicienne, Lucia Bonasoni Garzoni (1561-après 1610), probablement dans sa vingt-huitième année si je comprends bien l’inscription qui figure en haut de la partie droite du tableau. Une peintre accomplie représente une musicienne qui a réussi, si l’on se fonde sur la tenue et la parure de bijoux du modèle.
Plus
inhabituel encore, la jeune femme est présentée avec les attributs de son art, luth
et partitions, et de sa qualité d’intellectuelle est symbolisée par le livre
entrouvert qu’elle tient à la main, comme si elle venait d’interrompre sa
lecture. Une représentation féminine très inhabituelle si on la compare aux
autres portraits de femmes de Lavinia. Ici, le petit chien fidèle est devenu
simple accessoire : une broche, attachée au corsage par un petit ruban de velours
rouge.
Constanza Alidosi appartient à la noblesse de Bologne. Son mari, Ridolfo Alidosi est un sénateur en relation avec les Médicis. Aux somptueux vêtements, toujours présents sur les portraits, s’ajoutent ici le fauteuil couvert de velours ainsi que des bijoux et une nature morte florale posés sur une table. (Notice du musée)
Le
mari de Ginevra Aldrovandi, le sénateur bolognais Ercole Hercolani, est mort en
1593. Le costume de deuil élaboré de sa veuve - brocarts, dentelle et perles - est le signe de son statut social. Elle tient un mouchoir, suggérant les
larmes qu'elle a versées à la mort de son mari.
Le
chien de compagnie a également une signification symbolique. Au XVIe
siècle, une veuve qui ne se remariait pas, fidèle à la mémoire de son mari,
était souvent comparée à un chien fidèle à son maître…(sans commentaire !)
Parfois,
l’aristocratie ne dédaigne pas le portrait travesti (appelé un peu plus tard « portrait
historié »). Les femmes y sont alors montrées en buste avec un corps
idéalisé, comme ci-dessous.
Le
voile transparent cousu de fils d’or d’une finesse extraordinaire révèle ici
plus qu’il ne cache le corps marmoréen d’une Vénus à la gorge menue et aux
traits délicats mis en valeur par une parure de bijoux d’une richesse spectaculaire. Il s’agit sans doute d’une dame de la famille
Ruini comme le montre un dessin au visage similaire de Cristoforo
dell’Altissimo, conservé au palais Pitti de Florence ; peut-être s’agit-il d’un
portrait de fiançailles destiné au futur époux. (Extrait de la notice du
musée)
Certaines
« merveilles de la nature » (mirabilia) faisaient
partie de la cour, comme les nains ou les velus, ce que montre ce portrait d'une jeune hirsute. Cette enfant est atteinte d’hypertrichose
(pilosité excessive), maladie génétique liée à un dérèglement hormonal. Son
père Pedro Gonzales (1537-1618), originaire de Ténérife, lui a transmis cette
maladie ainsi qu’à son frère Horatio. Pedro Gonzales fut offert très jeune en
cadeau au roi de France Henri II. Il constituait une curiosité pour la cour. A
la mort de Catherine de Médicis, en 1591, Pedro et sa famille sont disgraciés
puis admis deux ans plus tard à la cour des Farnèse à Parme.
Antonietta a une dizaine d’années et porte un superbe vêtement caractéristique des cours italiennes.
Sur le document qu’elle montre, figure un résumé de son histoire : « DALL'ISOLE CANNARE FU CONDOTTO AL SERENISSIMO ENRICO RE ; DI FRANCIA DON PIETRO HUOMO SELVATICO DE PRESENTE ; SI TROVAPRESSO IL SERENISSIMO DUCA DI PARMA DEL QUALE ; FUI IO ANTONIETTA, ET HORA MI TROVO A PRESSO ALLA SIGNORA ; DONNA ISABELLA PALLAVICINA SIGNORA MARCHESA DI SORAGNA » (Notice du musée)
Il existe une autre version de ce portrait, elle a refait surface en 2024, à la TEFAF de Maastricht :
En revanche, l'identité de ce groupe familial n'est pas connue.
Les
modèles du tableau sont positionnés en fonction de leur âge et de leur sexe,
les deux filles sont à côté de leur mère. En haut à gauche, le vieil homme
montrant le chien noir est le chef de famille décédé. À l'extrême droite,
la femme âgée en costume de deuil est sa veuve. La génération suivante,
composée de trois jeunes adultes et de deux enfants probablement de moins de 15
ans est représentée groupée et dans un équilibre harmonieux qui doit être celui
des relations familiales. Chaque membre de la famille prend la pose et les
gestes prescrits selon les modèles de comportement correspondant à leur rôle
dans la famille ou la société. (Extrait de la notice du musée)
On notera le collier de corail porté par la petite fille, qui est ainsi placée sous la protection de la Vierge.
Ce portrait époustouflant est une des rares œuvres connues de Lavinia datant du tout début du XVIIe siècle. Il a été peint à Rome où sa présence est attestée à partir de 1604.
Bianca degli Utili, épouse de
Pierino Maselli, appartient à la noblesse et apparaît ici avec six de ses
enfants (cinq garçons et une fille, la plus jeune, le mot
« virginia » est écrit au-dessus de sa tête). On voit avec quelle
précision Lavinia a représenté les détails des vêtements, des bijoux et des
objets précieux portés par tous les personnages. Si la mère est évidemment la
figure centrale, la présence des enfants ajoute à
l’impression d'opulence du tableau.
Pour la « petite histoire », la jeune femme, ici représentée à 37 ans, mourra quelques mois plus tard, après avoir donné naissance à son dix-neuvième enfant…
De la même époque, ce portrait qui entra presque immédiatement dans la collection Borghese. Il pourrait s’agir d’une esquisse préparatoire pour l'une des figures représentées en arrière-plan du retable perdu de San Paolo fuori le Mura, connu aujourd'hui grâce à une gravure de Jacques Callot (1592-1635).
Un portrait qui nous regarde bien droit dans les yeux…
Très vite, cependant, Lavinia se lance dans la peinture religieuse : d’abord de petits tableaux de dévotion privée :
Le musée Getty a récemment acquis une autre très belle huile sur cuivre, un peu plus tardive :
Huile sur cuivre, 47,3 × 36,2 cm
J. Paul Getty Museum, Los Angeles
La scène représente le moment où Jésus transforme l’eau en vin. La composition du tableau est originale, avec son bouquet d’aiguières au premier plan, les couleurs irisées des costumes – dont les couleurs brillantes doivent beaucoup à la technique de peinture sur cuivre dont Lavinia était une spécialiste - et l’escalier monumental qui occupe tout l’arrière-plan.
Puis, deux œuvres d'une qualité remarquable, surtout pour une jeune femme de moins de trente ans : une Sainte Famille …
Au IVe siècle, Catherine d’Alexandrie aurait tenté de convertir au
christianisme l’empereur romain Maximien (vers 250-310). Il la met à l’épreuve
en lui demandant de convertir cinquante savants. Elle réussit. Il les fait
exécuter et propose le mariage à Catherine. Elle refuse. Il la fait torturer sur
une roue puis décapiter.
Sainte Catherine figure fréquemment sur les peintures religieuses de la Renaissance au côté du Christ Enfant. Ces scènes s’intitulent Mariage mystique de sainte Catherine. Elle aurait en effet déclaré qu’elle était destinée à « épouser » Jésus.
Ici, l’Enfant bénit Catherine, habillée comme une jeune noble de l’époque, qui porte ses deux attributs classiques, la roue garnie de crochets en fer et la palme du martyr.
Selon
l’évangile de Jean, Marie de Magdala, venue se recueillir au tombeau, voit
Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas qu’il s’agissait de lui. Noli me tangere peut être traduit par : « Ne me touche pas, ne me
retiens pas ». Si Marie avait « touché » Jésus, le mystère en
train de s’accomplir et qui n’avait pas encore été mené à son terme, aurait pu
s’interrompre.
Le nom Noli me tangere est donné aux plantes qui se flétrissent si on y touche…
Cette peinture fait de Lavinia Fontana, d'un point de vue chronologique, la première femme peintre exposée aux Offices de Florence.
Ce tableau est documenté dans la collection Borghese depuis 1693. Le petit Jean, sur la gauche, qui invite le spectateur à s’approcher de Jésus sans bruit, transmet un message sous-jacent : ce n’est que dans le silence qu’on trouve la Vérité…
Le pape Grégoire XIII (1502-1585) remarque les œuvres religieuses de Lavinia et la prend sous sa protection. Il lui confie la réalisation de retables et lui demande même de faire son portrait.
Huile sur toile - 276,8 x 184,4 cm
Musée des Beaux-Arts, Marseille
(Ce portrait n’est répertorié que dans Wikipédia et sans précision de date ni de dimensions, donc sous réserve… )
En
1603, Lavinia s’installe à Rome où elle est reçue en audience par le pape Clément
VIII (1536-1605). Elle peindra pour lui sa plus grande composition (environ 6
mètres de large), un retable représentant la lapidation de saint Étienne. Cette
œuvre gigantesque ornait l'église San Paolo Fuori le Mura de Rome
(Saint-Paul-hors-les Murs) qui sera entièrement détruite dans un incendie en
1823. Elle réalise également de nombreux portraits de hauts dignitaires de la
cour papale.
C’est probablement à Rome qu’elle peint le Christ à la Colonne qui se trouve à présent à Bastia, puisqu’il appartient au legs du cardinal Fesch à la Corse.
Dans cette scène de l'Ancien Testament, Judith, après avoir séduit le général assyrien Holopherne, l’assassine dans son sommeil pour sauver son peuple du tyran, pendant le siège de Béthulie. Une servante l'accompagne, portant la tête coupée dans un panier, en guise de preuve.
Une scène abondamment représentée et qui sera traitée avec beaucoup plus de réalisme en 1611 par une autre femme, Artemisia Gentileschi…
On peut penser que la scène est osée pour une femme : Mars, à demi dénudé et ayant abandonné ses attributs guerriers au sol, s’autorise un geste sans équivoque. Venus, qui tient à la main une marguerite, symbole d’érotisme (en latin « margarita » désigne une perle, attribut érotique) enjambe le garde-corps du lit où je gage que Cupidon ne va pas tarder à se réveiller. Le regard de Vénus, tourné vers le spectateur est à fois provocateur et vaguement distancié, comme si elle pensait « je vais en faire ce que je veux » (c’est en tout cas comme cela que je le comprends !).
Minerve s’habille tandis que Cupidon joue avec son casque. Elle va enfiler son armure, en digne fille de Zeus.
L’examen attentif des collerettes en dentelle que portent les femmes de la cour montre que leur dessin est légèrement différent. C'est peut-être un clin d'œil à un livre de dessins de dentelle publié en 1591 par Arcangelo Passerotti, qui expliquait que chaque grande maison de Bologne avait son propre motif héraldique, tout à fait unique et reconnaissable. (Extrait de la notice du musée)
Distinction unique pour une femme du 16e siècle, Lavinia Fontana fut élue à l’Académie de Saint-Luc de Rome.
L’Accademia di San Luca est une association d’artistes fondée à Rome en 1577 et devenue active vers 1593. Elle est nommée ainsi en référence à Saint Luc l’Evangéliste, saint patron des peintres et tenu pour être l’auteur du premier portrait de la vierge Marie. Elle s’appelle également l’Accademia di belle arti di Roma. Elle est restée l’académie la plus importante d’Italie. |
Le catalogue des œuvres de Lavinia compte une centaine de peintures dont la moitié sont signées et datées. Elle fait désormais partie des plus grands peintres du courant maniériste italien et sa présence dans les plus grands musées constitue une preuve de son importance dans l’histoire de l’art.
Autre signe de sa notoriété de son vivant, son autoportrait fut inclus dans la collection d’autoportraits des ducs de Toscane.
La collection des ducs
de Toscane et le corridor de Vasari La collection de plus de 1 600 autoportraits amassée pendant des siècles par les ducs de Toscane, visait à conserver les images des peintres les plus célèbres de leur temps. Être inclus dans cette collection était donc une forme de consécration. On y trouve ceux de Raphaël et de Rubens
mais aussi ceux de Sofonisba Anguissola, Lavinia Fontana, Marietta Robusti, Rosalba
Carriera et Elisabeth Vigée Le Brun, qui offrit elle-même son autoportrait au
duc de Toscane en 1790. La collection était exposée dans le Corridoio Vasariano. Construit en 1565 par l’architecte Giogio Vasari à la demande de Côme 1er de Medicis, il lui permettait de passer de sa résidence, le Palazzo Pitti, au Palazzo Vecchio, siège du gouvernement de Florence. Fréquenté essentiellement par les visiteurs fortunés ou les voyageurs pendant leur « Grand Tour », le Corridoio a été partiellement ouvert au public en 1866 mais, devenu dangereux en raison de l’affluence, il a été fermé en 1930. A partir de 1973, la Galerie des Offices y a exposé ponctuellement des sélections d’autoportraits. Endommagé par un attentat meurtrier de la mafia en 1993 (qui a touché près d’un quart de la collection exposée), il est en cours de restauration et devrait rouvrir le 27 mai 2022, date anniversaire de l’attentat. A sa réouverture, il ne devrait plus présenter les autoportraits mais une trentaine de sculptures et des fresques du XVIe siècle. |
Voici
l’autoportrait du corridor de Vasari :
Lavinia Fontana est morte à Rome, le 11 août 1614.
Le musée du Prado, à Madrid, a présenté une exposition sur Sofonisba Anguissola et Lavinia Fontana, du 22 octobre 2019 au 2 février 2020.
Enfin, de mai à août 2023, la National Gallery of Ireland a célébré les portraits de Lavinia Fontana, autour de l’œuvre qu’elle possède depuis 1872, la Visite de la reine de Saba, aujourd’hui considérée comme l'un des chefs d’œuvre de l'artiste.
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