jeudi 20 octobre 2022

Jacqueline Marval (1866-1932)

 

Autoportrait – vers 1900
Huile sur toile, 50,8 x 42,2 cm
Musée Mainssieux, Voiron


Marie-Joséphine Vallet est née à Quaix-en-Chartreuse, près de Grenoble, le 19 octobre 1866, deuxième d’une famille de huit enfants. Ses deux parents étaient instituteurs et il était envisagé qu’elle prenne la relève. Elle passe son brevet élémentaire en juillet 1884 et se retrouve, dès l’hiver suivant, institutrice suppléante. Quelques mois plus tard, elle abandonne l’enseignement.

Elle épouse l’année suivante un voyageur de commerce, Albert Valentin. Le couple s’installe à Grenoble mais, après la perte de leur fils de six mois, Marie se sépare de son mari. Elle devient giletière et brodeuse, métier dans lequel elle réussit et qui contribue probablement à former son œil artistique. 

Elle commence à peindre en amateur, sous le nom de Marie Jacques et fréquente des artistes. C'est avec l'un d'eux qu'elle « monte » à Paris en 1895. Elle y rencontre le peintre Jules Flandrin qui devient son compagnon.

Elle s’installe avec lui dans le quartier de Montparnasse, au 9, rue Campagne Première, un immeuble où vivent de nombreux artistes. Une de ses voisines est la peintre suisse Alice Bailly qui restera l'une de ses proches et la représentera dans une toile intitulée Marval au bal Van Dongen dont je ne montre qu’un dessin préparatoire, car les reproductions du tableau que j’ai trouvées ne sont pas satisfaisantes. De toute évidence, Marie participe avec entrain à la vie nocturne montmartroise !

 

Alice Bailly (1872-1938)
Marval au bal Van Dongen – 1914
Encre et crayon sur papier, 26 x 20 cm
Collection particulière (vente 2009)


Marie fréquente les élèves de Gustave Moreau, Matisse, Rouault, Marquet, Camoin, qui sont impressionnés par sa détermination. Selon Camoin, « Tous conscients de sa valeur, ils l’encouragent et l’admettent parmi eux comme une artiste novatrice, digne de les accompagner » (lettre de Charles Camoin à Albert Marquet du 18 janvier 1900, citée dans : Camille Philippon et Jordane Pichon, « Jacqueline Marval (1866 – 1933) : une Fauve à la Bibliothèque d’art et d’archéologie », Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet, 02/09/2021.)

Sa peinture de l’époque est visiblement influencée par le Symbolisme, comme on le voit avec cette Sirène, proche du style de Moreau.


La Sirène – 1899
Huile sur toile, 45 x 80 cm
Musée Mainssieux, Voiron


A partir de 1900, Marie décide de se prénommer Jacqueline et adopte le pseudonyme de Marval (les premières syllabes de ses prénom et nom). Pour elle, c'est une seconde naissance, comme elle l'écrira plus tard : « Marval, ce n'est qu'à Paris qu'elle a vu le jour et commencé à y voir clair. »

Elle expose pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901. Elle y montre dix toiles, dont L’Odalisque au guépard qui serait son autoportrait. Premier succès : toutes ses toiles sont achetées par le marchand d’art Ambroise Vollard (ce qui n’est pas forcément synonyme d’une énorme rentrée d’argent car il était connu pour sa pingrerie à l'égard des jeunes artistes…). Dès cette époque, notre peintre autodidacte crée son propre style, un dessin qui ne s’embarrasse pas de détails et une palette beaucoup moins virulente que celle des Fauves…

 

L’Odalisque au guépard – 1901
Huile sur toile, 100 x 200 cm
Collection particulière

En 1902, avec Flandrin, Marquet et Matisse, elle est exposée par la galerie Berthe Weill, grande découvreuse de talents de la jeune génération d’avant-garde. La première fois que Berthe Weill en parle, dans ses délicieux mémoires intitulés Pan dans l’œil, c’est pour souligner son élégance et sa modestie : « Mme Marval, en des toilettes dont elle seule a le secret, affiche beaucoup moins de prétention, ne se doutant même pas que l’on pût vendre : "Faites les prix que vous voudrez, dit-elle, quatre sous si cela vous plaît." » (Berthe Weill, Pan dans l’œil, Paris, 1933, p.58. Consultable en ligne sur le site des archives de Berthe Weill, dirigé par Marianne Le Morvan).

En 1903, à nouveau au Salon des Indépendants, elle expose le tableau aujourd’hui considéré comme son chef d’œuvre, Les Odalisques, des femmes au bain grandeur nature, qui seraient cinq autoportraits. 

Dans sa notice, le musée de Grenoble souligne l’originalité de son approche, « son naturalisme associé à une forme de majesté classique. Les nus ici n’ont rien de flatteur ni d’aguicheur, mais apparaissent dans leur éclat marmoréen avec simplicité et naturel. Ils se déploient en frise sur l’ensemble du tableau dont le fond est animé par le drapé azur d’un rideau s’ouvrant sur un corridor adjacent. Assises à même le sol, à l’orientale, quatre femmes partagent une collation qu’une servante apporte sur un plateau. Toutes sont enturbannées et composent par leur beau hiératisme et leur regard fardé, une scène à la fois énigmatique et banale, réaliste et abstraite. Les harmonies colorées sont admirables, les jaunes et rouges répondant aux blancs et bleus dans un contrepoint parfois strident que de larges plages de lumière viennent adoucir. »

Les Odalisques – 1902/1903
Huile sur toile, 196,5 x 230,7 cm
Musée de Grenoble
© Photo : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix


Le tableau des Odalisques était certainement un des préférés de Jacqueline puisqu’elle le conserva toute sa vie.

Au Salon d’Automne de la même année, elle montre Les Coquettes, également acheté par Ambroise Vollard. Avec cette scène, il me semble qu’elle commence une série de « caractères », c’est-à-dire la description d’une variété de types humains et sociaux, toujours des femmes, qu’elle explorera de nombreuses fois (Les Joueuses, Les Endormies, Les Neurasthéniques, etc.)


Les Coquettes – 1903
Huile sur toile, 130 x 130 cm
Collection particulière


Et Flandrin peint d’elle un portrait qui confirme sa ressemblance avec les Odalisques.

Jules Flandrin (1871-1947)
Portrait de Jacqueline Marval – 1903
Huile sur toile, 81 x 65,5 cm
Musée de Grenoble
© Photo Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix


L’année suivante, elle apparaît dans le catalogue de la « Nationale » (le salon de la société nationale des beaux-arts), avec un tableau (encore) acheté par Vollard dont on n’a plus trace aujourd’hui. Il en reste une photo prise dans une exposition plusieurs années plus tard, à la galerie d’Eugène Druet, lequel aura une grande importance pour sa carrière qu’il accompagnera avec constance, organisant pour elle en 1912, une exposition de plus de quarante toiles.

Exposition Marval à la galerie Druet en 1912
Au centre, Une loge à l'entr'acte (à l'Opéra) – avant 1904
Huile sur toile, 200 x 200 cm environ
Localisation inconnue

On voit à gauche une petite nature morte qui date de ses premières années parisiennes, la Nature morte à la théière que vous verrez à la fin !

En 1905, elle expose Le Printemps au Salon d’Automne. Bizarrement, elle apparaît dans le livret sous le nom de Mme Jacques Marval et dans sa chronique, Louis Vauxelles la prénomme Léonie… mais c’est évidemment Jacqueline qui « […] nous enchante par la délicatesse, exempte de fadeur, de son art. Elle a des défauts, la composition manque d’ordre et le dessin vacille parfois mais que de charme ingénu, quel sentiment pur et fin des formes adolescentes, des vierges aux longues tresses ondées ! […] Il y a là, non la docte ingénuité de M. Maurice Denis mais une candeur primitive, contemporaine de l’Angelico. » (Louis Vauxcelles, « Le Salon d’Automne », supplément à Gil Blas du 17 octobre 1905)

Au Salon des Indépendants, elle montre Le Miroir de la vérité, une évocation de la fable de Florian.

La vérité courait le monde
Avec son miroir dans les mains.
Chacun s’y regardait, et le miroir sincère
Retraçait à chacun son plus secret désir
Sans jamais le faire rougir ;
Temps heureux, qui ne dura guère !

 

Le miroir de la vérité, Hommage à Florian – 1905
Huile sur toile, 228 x 195 cm
Collection particulière
(Je ne suis pas du tout certaine de la qualité des couleurs de cette reproduction…)


Elle est de retour chez Berthe Weill au début 1906, avec de « grands nus », peut-être ces Trois Grâces, un thème qui lui a inspiré plusieurs tableaux. Ses Grâces sont des vraies femmes, sans idéalisation.


Les trois Grâces – 1906
Huile sur toile, 87 x 99 cm
Collection particulière

Manifestement, le nu féminin (entendez « peint par une femme avec un regard de femme ») est encore mal accepté par le public. Berthe Weill raconte : « […] de Marval, il y a de grands nus qui excitent furieusement ce visiteur, lequel tient des propos si orduriers, relativement à ces nus, que je le mets à la porte. Je raconte la chose à Rouault, qui me promet de lui "laver la tête" : il le fit. » (Berthe Weill, Pan dans l’œil, Paris, 1933, p.77)

Le Sommeil des Grâces, présenté au Salon d’Automne, reçoit lui aussi des commentaires acerbes.

 

Le Sommeil des Grâces – 1906
Huile sur toile, 130 x 130 cm
Collection particulière


Paul Jamot est particulièrement sévère : « Elles n’ont rien d’antique, les Trois Grâces dont [Mme Marval] nous peint le sommeil lassé, mêlant en tas, sur un drap rose, leurs tiédeurs nues de blondes potelées aux yeux trop grands. Les œuvres peu correctes de cette artiste sont pleines d’imagination : elles ont le ragoût bizarre d’un Maurice Denis équivoque. » (Paul Jamot, « Le Salon d’Automne », Gazette des Beaux-Arts, 2e  semestre 1906, p. 474)

Gageons que cette charmante jeune femme, que j’ai récemment découverte dans une collection lyonnaise n’aurait pas plu davantage à Paul Jamot…


Nu chaussant sa ballerine – sans date
Huile sur toile, 81 x 54 cm
Collection Tomaselli, Lyon


Aux Indépendants, elle expose sept toiles - presque toutes appartenant à Vollard sauf celle-ci qui devait pourtant être considérée comme plus appropriée à une peintre féminine que les grands nus qu’elle a montrés chez Mme Weill !

 

La Duchesse de Montbazon – 1904
Huile sur toile, 98 x 130
Collection particulière

J’ai retrouvé l’une des œuvres ayant appartenu à Amboise Vollard, ces charmantes Cigales :


Les Cigales – vers 1906
Huile sur toile, 130 x 130 cm
Musée Léon-Dierx, Saint Denis de la Réunion


Et, dans sa galerie de « caractères », arrivent Les Neurasthéniques avec leurs visages transparents sous leurs grands chapeaux. Elles m’évoquent des chromos collés sur un fond de verdure, victimes de l’amour, de la mode ou simplement malades d’inaction… ?


Les Neurasthéniques - 1906
Huile sur toile, 73 x 100 cm
Collection particulière


En 1907, La Toilette du Printemps qu’elle présente aux Indépendants est de la même veine que l’Hommage à Flandrin. Le Printemps est une femme. Tous les nus de Marval sont des femmes.

 

La Toilette du Printemps – 1907
Huile sur toile, 225 x 200 cm
Collection particulière

On voit aussi dans un tableau de la même année, un nouveau style se construire, une nouvelle palette moins acidulée…

Nu étendu – vers 1907/1909
Huile sur toile, 155 x 173
Musée Paul Dini, Villefranche-sur-Saône



Les Trois Baigneuses - juin 1909
Huile sur toile, 157 x 157 cm
Collection particulière (vente 2024)

… qu’on retrouve dans cette étonnante danseuse…

 

La Danseuse – 1909
Huile sur toile, 95 x 142 cm
Collection particulière


… et dans un autre « caractère », Les Endormies, comme assommées par le poids de leurs chapeaux.


Les Endormies – 1910/1911
Huile sur toile, 100 x 130 cm
Collection particulière


Le chapeau est un accessoire central dans la peinture de Jacqueline. Rien d’étonnant à cela, il est partout dans la peinture de ces années. On se souvient de la Femme au chapeau de Matisse (1905), il est aussi chez Van Dongen, bien sûr, et beaucoup d’autres (voir par exemple la notice de Gabriele Münter).

 

Kees Van Dongen (1877-1968)
La Parisienne – 1910
Huile sur toile, 61,9 x 50,8 cm
Virginia Museum of Fine Arts, Richmond, Virginia

 

Et on le retrouve également dans une toile très sophistiquée de la même période, sous forme de bibi, adapté à la tenue des trois jeunes dames…

 

Les Trois Roses – vers 1910
Huile sur toile, 130 x 130 cm
Collection particulière


… dans une petite série de Quatre saisons, plus tardive…

 

Les Quatre saisonsPrintemps (à gauche) et Automne (à droite) – 1917
Huiles sur toile, 64 x 55 cm chacune
Collection particulière


… et dans certaines de ses gravures sur bois :

 

Ex Libris de l’architecte Alfred Rome – 1916
Bois gravé, 13 x 10 cm
Archive Alfred Rome, Grenoble

 

Jacqueline expose régulièrement, en 1908 et 1909, chez Weill, chez Druet, aux Indépendants mais faute de catalogues disponibles en ligne, je n’ai pas trouvé quels tableaux sont exposés. En 1910, elle réapparaît dans le catalogue de la Nationale avec Un Bouquet sombre. La revue L’Art et les artistes, qui établit pourtant une longue liste des participant(e)s, ne cite même pas son nom…

En 1911, elle expose au Salon d’Automne son hommage à Nerval, illustration du moment où la belle Adrienne doit chanter pour entrer dans la danse : « On s'assit autour d'elle, et aussitôt, d'une voix fraîche et pénétrante, légèrement voilée, comme celle des filles de ce pays brumeux, elle chanta une de ces anciennes romances pleines de mélancolie et d'amour, qui racontent toujours les malheurs d'une princesse enfermée dans sa tour par la volonté d'un père qui la punit d'avoir aimé. » (Gérard de Nerval, Les Filles de feu).

 

Fantaisie sur Sylviele chant d’Adrienne (Hommage à Gérard de Nerval) – 1910
Huile sur toile, 220 x 220 cm
Collection particulière

La Gazette des Beaux-Arts lui adresse un commentaire… disons en demi-teinte : « Beaucoup de jeunes peintres ne se contentent plus de l’étude hâtive, de la pochade, des intentions à peine exprimées. Ils visent à de plus vastes œuvres, ont de nouvelles ambitions. L’effort qu’ils s’imposent mérite qu’on le loue, même si le but est seulement effleuré. Quand Mme Marval, en hommage à l’auteur de Sylvie, a semé d’irréelles fleurs noires l’herbe où Adrienne assise chante parmi le cercle des fillettes attentives, s’est-elle souvenue que le poète avait dit que Chaque fleur est une âme à la nature éclose… ? Ce groupement ingénu, ces attitudes d’une naïveté un peu prétentieuse, d’une gaucherie singulière, plaisent par l’audace qui les dicta, par leur bizarrerie équivoque, par leur spontanéité. Ah ! si quelques-uns, M. Charles Guérin, par exemple, pouvaient joindre à leur science et à leur force un peu du bel enthousiasme de Mme Marval, quels plaisirs ne nous procureraient-ils pas ! » (René Jean, « Le Salon d'Automne », Gazette des Beaux-Arts, 2e semestre 1911, p.380) 

Et toujours au Salon d’Automne, l’année suivante, ces Sœurs couseuses qui rappellent qu’à cette époque, il n’était pas question pour les femmes (et les petites filles) de rester les mains libres pendant les longs après-midis de vacances. Cette année-là, la Gazette est laconique : « La tendance décorative agit, à l'heure présente, sur les organisations les plus diverses. Elle s'impose à l'imagination délicate de Mme Marval, qui se dégage progressivement de déformations inutiles. » (Léon Rosenthal, « Le Salon d’Automne », Gazette des Beaux-Arts, 2e  semestre 1912, p. 410) Comme d’habitude, L’Art et les artistes ne la cite même pas…

 

Les Sœurs couseuses – 1912
Huile sur toile, 200 x 200
Collection particulière

Et quand on ne cousait pas … c’est qu’on tricotait ! (Enfin, en 1915, c'était sans doute au bénéfice des Poilus)

 

Les Tricoteuses – 1915
Huile sur toile, 210 x 242 cm
Collection particulière


L’exposition personnelle dont Jacqueline bénéficie chez Druet inspire à Arsène Alexandre - dont il n’est pas anodin de souligner qu’il occupe la charge d’inspecteur général des musées français - un article que je préfère ne pas qualifier : « […] voici au Palais des Champs-Elysées la cohorte des "femmes peintres et sculpteurs" qui s’avance en bon ordre, toutes toiles dehors et les poitrines abondamment fleuries de rubans violets. Puis, Mme Marval qui, chez Druet, conquiert une place inattendue – à laquelle nous nous attendions. […] »

Après avoir déblatéré sur Judith Leyster, Rosalba Carriera, Angelica Kaufmann, Elisabeth Vigée-Lebrun, Adélaïde Labille-Guiard, Anne Vallayer, Constance Mayer et Hortense Haudebourt-Lescot, il concède : « il y a eu seulement quatre ou cinq femmes artistes réellement exceptionnelles : Mme Berthe Morisot, Mme Marie Cazin, Madame Marie Cassat [sic], Mlle Louise Breslau, Mlle Camille Claudel. »

Un peu plus loin, tombe la sentence : « malgré le nombre énorme et sans cesse augmentant, des femmes qui se consacrent à l’art, il n’y a pas encore, de par le monde, à proprement parler UN ART FEMININ. Il n’y a que l’art tel que les hommes l’ont pratiqué et tel que les femmes l’ont imité. »

Après une telle charge, on ne sait plus quelle contenance adopter pour affronter le chapitre consacré à : « Mme Marval, avec son exposition à la galerie Druet, prend soudain une grande importance parmi les artistes-femmes de notre moment, justement parce qu’elle a eu cette audace de se servir des moyens qu’elle s’est fabriqués comme elle a pu à nous faire part de la façon joyeusement perfectionnée de sentir, de voir la vie. Elle est "partie" sur la peinture comme sur un cheval fantasque, pour faire une grande promenade à travers les fleurs, à travers le pays de vérité et de rêve où les beaux enfants babillent et s’abandonnent avec une perverse candeur, où les fleurs s’exaltent comme les êtres humains et semblent aspirer à faire explosion dans l’espace. C’est vraiment une belle nature de peintre femme, qui n’est pas une docile réaliste, qui n’est pas non plus une mystique, mais qui a plutôt tout l’épanouissement instinctif, tout l’appétit de participation avec la nature qui caractérise les natures païennes. Trois grands tableaux, entre maints autres, disent ce que cette femme a cherché et ce qu’on peut encore attendre d’elle. Dans l’Hommage à Florian (un hommage qui aurait déconcerté le doucereux fabuliste), ce ne sont que blanches et confiantes visions qui se grisent d’air et de parfums ; dans les Odalisques, le premier grand essai de Mme Marval, le même type, la même recherche de rigoureux dessin, sont variés, si adroitement que nous y voyons une assemblée de personnages divers, comme sur un seul thème les grands musiciens nous procurent l’illusion de morceaux entièrement différents ; dans l’Hommage à Gérard de Nerval, c’est une fête de couleurs, expression de gaîté , auxquelles on ne peut assister sans joie, quoi qu’on en ait. C’est cela la poésie. […] Nous avons donc des exemples de la possibilité, dans une société future, d’un art féminin qui pourrait apporter son plaisir et qui aurait une raison d’être en dehors de l’art masculin. […] Son écueil serait la trop grande abondance, mais son utilité serait de nous faire mieux comprendre, à elles et à nous, les différences de fatalités comme les différences de privilèges entre les deux sexes, et par suite contribuerait à éviter les étranges confusions où poussent les femmes d’action, ceux qu’on appelle bien à tort les Féministes… » (Arsène Alexandre « Qu’est-ce que l’art féminin ? » Comœdia, 24 février 1912, p.3)

L’année 1913 est très féconde pour Marval qui, en plus de la bonne douzaine d’expositions où elle est présente -dont la célèbre Armory Show de février 2013 où elle montre une nouvelle version de ses Odalisques - participe à la création des décors du nouveau théâtre des Champs-Elysées qui va faire la célébrité de ses deux architectes, les frères Perret. Le sculpteur Antoine Bourdelle exécute les métopes de la frise centrale de la façade et les panneaux des dessus-de-porte latéraux. C’est là qu’on peut voir son célèbre bas-relief de la Danse, où Isadora Duncan fait face à Vaslav Nijinsky, danseur illustrissime de l’époque, dans une sarabande débridée qui annonce le scandale du Sacre du Printemps.

 

Antoine Bourdelle (1861-1929)
La Danse, bas-relief en marbre
Théâtre des Champs-Elysées, Paris

Jacqueline Marval n’est que rarement citée, aujourd’hui, dans la liste des artistes qui ont participé au décor intérieur, Maurice Denis, Ker-Xavier Roussel, Henri Lebasque et Edouard Vuillard. 

Illustration de l’article de Paul Jamot dans la Gazette des Beaux-Arts, 1er semestre 1913, p.290
Source : Gallica / Bibliothèque nationale de France


Illustration de l’article de Paul Jamot dans la Gazette des Beaux-Arts, 1er semestre 1913, p. NP après 300
Source : Gallica / Bibliothèque nationale de France

Les illustrations ci-dessus accompagnent le très long article que Paul Jamot, alors conservateur au Louvre, consacre au nouveau théâtre. Il évoque le travail de Marval, en des termes que je vous laisse apprécier…

 

Panneau repris en illustration (en N&B) de l’article de Paul Jamot dans la Gazette des Beaux-Arts
1er semestre 1913, p.285
Source : Gallica / Bibliothèque nationale de France

« Mais puisque, à certaines heures, le Foyer de la Danse accueille des visiteurs privilégiés, il est légitime qu'on lui accorde une parure : ce fut à Mme Marval qu'on la demanda.

Dix panneaux ou dessus de portes se développent autour de la salle. Il n'est plus question ici de marbre, ni même de boiseries : les tons frais et les harmonies bleutées de la peinture s'harmonisent avec une tenture familière et gaie, semée de tulipes jaunes et rouges. Mme Marval, qui a pris pour thème Daphnis et Chloé, ne s'est pas proposé d'illustrer le roman de Longus : on peut même douter qu'elle l'ait relu avant de se mettre à l'œuvre. C'est sur un souvenir enchanté, et pourtant un peu vague, du livre célèbre qu'elle a composé une suite d'images pleines d'une joie naïve et d'une malice innocente.

On aime qu'une femme ne se guinde pas pour acquérir les qualités qui ne sont pas celles de son sexe : Mme Marval est doublement femme dans sa peinture, car elle est une femme-enfant. Mais, comme elle est aussi une véritable artiste, elle est capable de faire effort pour amender les défauts qu'on lui reprocha. S'il y a encore ici des incorrections, il n'y en a plus guère ; en tout cas, il n'y en a pas assez pour nous gâter une fantaisie narrative qui nous tient sous le charme et un goût de couleur qui est bien féminin : au milieu d'harmonies douces et tendres, des notes piquées font l'effet d'une fleur vivement colorée ou d'un ruban imprévu sur un chapeau de jardin.

[… suit une description des différents panneaux…] Les deux derniers tableaux nous montrent Daphnis s'exerçant à tourner sur la pointe de ses orteils, devant un cercle de petites filles qui l'admirent, et Chloé dansant à la lueur de la lune. » (Paul Jamot, « Le théâtre des Champs-Elysées », Gazette des Beaux-Arts, 1er semestre 1913, p.287 à 289)

 

Daphnis et Chloe – 1913
Huile sur panneau
Théâtre des Champs-Elysées, Paris

L'Art et les artistes se borne à signaler : « Ne quittons pas le Théâtre des Champs-Elysées, sans mentionner l'exquisse [sic] décoration que Mlle Marval a composée pour le Foyer de la Danse en s'inspirant de l'histoire de Daphnis et Chloé. » (avril-septembre 1913, p.29)


La Danse bleue – 1913
Huile sur toile marouflée sur panneau
Paris, Société immobilière des Champs-Elysées
Photographié dans l’exposition « Paris de la modernité, 1905-1925 »,
Petit Palais, Paris, décembre 2023


En dépit des critiques « bienveillantes », l’Armory Show donne à Jacqueline une visibilité sur le marché américain et le théâtre des Champs-Elysées confirme sa place sur la scène artistique parisienne…

Début 1914, Jacqueline est présente à l’Exposition internationale de Lyon. La critique paraît peu convaincue par l’émergence de son nouveau style, très fluide, qui me semble correspondre également au tableau ci-dessous, que je choisis faute d’avoir retrouvé celui qu’elle a présenté…

« [Le] Petit Musicien [de Jules Flandrin] est une gracieuse églogue où il ne me déplaît pas de découvrir quelque influence de Mme Marval. Mme Marval expose une très vaste composition, Le chat noir et la chatte blanche, prétexte à grouper dans un paysage peu précis, mais d'une charmante tonalité, une demi-douzaine de nus féminins, suaves, mais inconsistants, êtres fragiles voués à la volupté sans que leur anatomie leur en permette les gestes. » (Richard Cantinelli, « L’Exposition internationale de Lyon », Gazette des Beaux-Arts, 1e  semestre 1914, p.154)

 

Les Frivoles – vers 1914
Huile sur toile, 110,2 x 116 cm
Musée d’Arts de Nantes

Pendant les années de guerre, Jacqueline exprime son engagement patriotique.

 

La danseuse tricolore – 1914
Huile sur toile, 65 x 54 cm
Collection particulière


Poupées patriotiques – 1915
Huile sur toile
Collection particulière
Photographié dans l'exposition "Paris de la modernité, 1905-1925"
Petit Palais, Paris, décembre 2023




Un bouquet pour la victoire – vers 1916
Huile sur toile, 130 x 195 cm
Collection particulière

Mais, contrairement à d’autres peintres dont les expositions se raréfient pendant la période de la guerre, Jacqueline ne cesse d’exposer, en France dans plusieurs galeries Druet, Barbazanges et Georges Petit, en Suisse, en Norvège.

En 1917, Jacqueline s’installe 19, quai Saint-Michel, ce qui nous vaut quelques peintures de paysage, vues de sa fenêtre. On a envie, bien sûr, de les mettre en perspective avec celles de ses amis Marquet et Matisse qui habitent le même immeuble. Marval peint une œuvre lumineuse où s’agitent piétons pressés et flocons virevoltants ; Marquet construit une armature de lignes rigoureuses et montre une scène au ralenti, figée par la brume ; Matisse a recouvert de bleu son dessin d’origine, dont on voit encore quelques traces. Il tutoie déjà l’abstraction…

 

Tempête de neige sur Notre-Dame – 1917
Huile sur toile, 72 x 87 cm
Collection particulière

Albert Marquet (1875-1947)
Notre-Dame, temps de neige - vers 1914
Huile sur toile, dimensions non précisées
Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne


Henri Matisse (1869-1954)
Vue de Notre-Dame, Paris, quai Saint-Michel - 1914
Huile sur toile, 147,3 x 94,3 cm
Museum of Modern Art, New York

En 1920, pour la « Centième exposition » de sa galerie, Berthe Weill invite une cinquantaine de peintres, parmi lesquels cinq femmes seulement : Emilie Charmy, Marie Laurencin, Suzanne Valadon, Jacqueline Marval et Alice Halicka. L’exposition est un succès.


Jeune fille assise – vers 1918
Huile sur toile
Collection particulière
Photographié dans l'exposition "Paris de la modernité, 1905-1925"
Petit Palais, Paris, décembre 2023


De cette période, cette Femme au foulard mauve, me paraît atteindre un nouveau palier stylistique. 

 

La femme au foulard mauve – 1919
Huile sur toile, 46 x 37 cm
Collection particulière


Selon la notice de l’exposition où je l'ai photographiée, l'Etrange femme ci-dessous serait caractéristique du style de Jacqueline pendant les années 20. On y retrouve en effet ses thèmes récurrents, la nudité féminine, les voilages, les aplats colorés (et même un foulard mauve).

Charles Fegdal qui verra cette Etrange femme, au Salon des Indépendants de 1926, trouvera que Mme Marval est « d’une facilité savante, toute fraîcheur, toute grâce et toute jeunesse. » (La revue des Beaux-Arts, 1er avril 1926, p.1)

 

L’Etrange Femme – 1920
Huile sur toile, 130 x 162 cm
Collection particulière
Photographié dans l'exposition "Pionnières, Artistes dans le Paris des années folles"
Musée du Luxembourg, Paris, juillet 2022

Je n’ai pas retrouvé le tableau que Jacqueline a présenté au Salon d’Automne de 1920 mais il a retenu l’attention du critique de la Gazette : « Il y a un grand charme dans [les fleurs] de Mme Marval, qu'on dirait assemblées pour un rêve. Sa Porteuse de fleurs est une blonde Mélisande en jaune qui songe auprès d'un bouquet de roses : elle semble debout et hésite à s'asseoir ; son long cou, en tombant, se prolonge en des bras plus longs encore : sans doute est-ce une construction de fée. » (G.P. Fauconnet « Le Salon d’Automne », Gazette des Beaux-Arts, 2e semestre 1920, p.324)

Si cette danseuse n’est pas en jaune, elle n’est pas sans lien avec le personnage évoqué par cette critique…

La danseuse de Notre-Dame – 1921
Huile sur toile, 100 x 81
Collection particulière


Au Salon d’Automne suivant, la critique reprend la mouche : « Pour Mme Jacqueline Marval, tout le monde sait qu'elle a le charme, et elle commence, par malheur, à le savoir elle-même aussi bien que tout le monde. Ses ouvrages plaisent justement par leurs qualités féminines, par une candeur gamine, ingénue, très « jeune fille », par un dessin primesautier et plein de fautes d'orthographe, et surtout par des colorations d'une fraîcheur d'aquarelle. Elle a toujours l'air de peindre dans de l'azur et de la mousseline ; tout se passe dans des fleurs, parmi les blancheurs vaporeuses d'un voile de mariée. Elle peint de jolis fantômes diaphanes et sans poitrine, aux épaules maigres, au cou de cygne, avec de gros nœuds de chiffon qui bouffent sur les côtés. Cette fois elle s'est proposé de faire davantage : on n'imagine pas de plus piquant désordre, de plus charmants accords de tons, que ce bariolage de coussins pourpres, orangés et verts sur lesquels elle a étendu tout de son long la demoiselle nue qu'elle a coiffée d'une plume blanche et baptisée La Bohémienne. Mais, vraiment, le modelé de ce corps fait souffrir. L'auteur y a gâché, étalé au couteau une cruelle croûte de couleurs. Que de matière pour peu de chose ! Que de mots pour exprimer une fleur ! » (Louis Gilet, « Le Salon d’Automne », Gazette des Beaux-Arts, 2e semestre 1921, p.310)

 

La Bohémienne – 1921
Huile sur toile, 130 x 200 cm
Collection particulière

Ceci étant, force est de constater qu’on parle de Marval chaque automne dans la Gazette, soit pour louer son charme, soit pour le lui reprocher…

 

Au Salon d’Automne de 1922, c’est cette fois un éloge sans détour pour un tableau où l’on retrouve l’élégance moderne de la Femme au foulard mauve : « Bon portrait de La Mystérieuse par Mme Marval, enlevé brillamment et non sans esprit. » (Jeanne Douin, « Le Salon d’Automne », Gazette des Beaux-Arts, 2e semestre 1922, p.334)

 

La Mystérieuse – 1922
Huile sur toile, 131 x 162 cm
La Piscine, Musée d’Art de Roubaix 

Finalement, c'est dans l’expression de la modernité que l’œuvre de Jacqueline paraît avoir atteint son plein épanouissement. Elle qui ne voyage guère a découvert Biarritz, sa plage, ses baigneuses en maillot. Bien loin de la simple anecdote, elle campe une société transformée…


La grande plage de Biarritz – 1923
Huile sur toile, 195 x 372 cm
Musée d’Arts de Nantes


Huile sur toile, 90 x 120 cm
Collection particulière
Photographié dans l'exposition "Pionnières, Artistes dans le Paris des années folles"
Musée du Luxembourg, Paris, juillet 2022


Le thème de Biarritz reste présent plusieurs années :

 

La grande sœur, Biarritz – 1925
Huile sur toile, 55 x 46 cm
Musée des Beaux-Arts, Nancy
© Photo :  P. Buren / Ville de Nancy


La critique en devient presque guillerette : « L'humour n'est point ce qui domine dans les Salons du printemps. On attache d'autant plus de prix aux envois de Mme Marval, de qui la fantaisie se renouvelle à plaisir. Je ne sais si Mme Marval porte longtemps ses conceptions dans sa tête avant de les mettre au jour ; tout ce qu'elle nous offre a un accent spontané qui n'est qu'à elle (Le Printemps paré, La Clownesse au carcan, La Reine des Sioux) et la substance de sa palette est, si je puis dire, nourrie d'un lait qui y entretient cette tendresse, cette fraîcheur dans le vigoureux, lesquelles ne sont aussi bien qu'à Mme Marval. » (Edouard Sarradin, « Les Salons de 1923 », Gazette des Beaux-Arts, 1er semestre 1923, p.354)

 

La Clownesse au carcan – 1921
Huile sur toile, 100 x 81 cm
Musée Sahut, Volvic


La Reine des Sioux – 1923
Huile sur toile, 116 cm x 89 cm
Collection particulière

Signe de sa notoriété, le Salon d’Automne lui commande son affiche et la couverture de son catalogue.

 

Affiche du Salon d’Automne de 1923


Au cours de ces années 20, elle est exposée en quasi permanence dans un quinzaine d’expositions par an, principalement chez Druet qui lui organise à nouveau une exposition personnelle en 1925. Elle participe aussi à beaucoup d’expositions à l’étranger.

 

L’Espagnole – 1925
Huile sur toile, 93 x 86 cm
Musée Paul Dini, Villefranche-sur-Saône


Et la critique est souvent très positive : « Mme Jacqueline Marval, dans une apothéose de gaité, apporte des gerbes fleuries, fait ranger une file d'adolescentes vêtues de robes rose, fleurs qui se meuvent, plus fraîches que les fleurs d'aucun jardin, appel à la joie de vivre dans un monde où tout peut être magnifié, où tout peut apparaître joyeux et beau pour qui sait regarder et voir comme regarde et voit Mme Marval. » (René-Jean, « La peinture au Salon des Tuileries », Gazette des Beaux-Arts, Tome XVIII, 1er semestre 1928, p.96)


Illustration de l’article de René-Jean, p.96


Parallèlement, attachée à la ville de sa jeunesse - bien qu'elle s'en soit défendue -, elle se mobilise auprès de son ami, Pierre-André Farcy dit Audry-Farcy, nommé conservateur du musée de Grenoble, pour inciter ses amis peintres à effectuer des donations.

Il faut enfin signaler les autres talents de Jacqueline. Comme on l’a vu plus haut, elle s’adonne également à la gravure sur bois, la lithographie et même à la sculpture, puisque son autoportrait en plâtre était installé dans l’atelier de Jules Flandrin (source : Camille Philippon et Jordane Pichon, op. cit.)

 

La joie de Cendrillon – 1928
Lithographie, 28 x 22 cm
Bibliothèque municipale de Grenoble


Elle a aussi produit des projets de foulard et des cartons de tapisserie, qui sont montrés au musée Galliera.

 

Vase de roses – sans date
Projet pour un foulard
Huile sur toile, 100 x 97 cm
Collection particulière


Malade et séparée de son compagnon, Jacqueline Marval meurt dans une grande solitude, le 28 mai 1932. 

Le Salon d’automne lui rend cette année-là l’hommage d’une rétrospective qui suscite notamment ce commentaire : « Très bel ensemble consacré à Jacqueline Marval dont le talent si élégant n’est jamais tombé dans l’artificiel et le précieux qu’il côtoyait mais a su rester purement poétique, comme dans l’émouvant Hommage à Florian, quelquefois même amplement modelé […] et qui aurait dû être employé à de grandes décorations. » (M.F. « A travers le Salon d’Automne », L’Art et les artistes, n° 130, octobre 1932, p.65) Pour une publication qui n'avait presque jamais pris la peine d'évoquer son nom de son vivant, c'était bien le moins. 

 

 

*

 

Après la mort de Jacqueline, une seule exposition rétrospective de son œuvre a été présentée en 1987, au musée Hébert de La Tronche, berceau de sa famille où elle revenait souvent en vacances.

Elle a récemment figuré dans plusieurs expositions collectives consacrées aux femmes de son époque : « Valadon et ses contemporaines, au Monastère Royal de Brou, de mai à septembre 2021, « Muses de Montparnasse » au Musée Pouchkine (Moscou), de juillet à octobre 2021 et « Pionnières, Artistes dans le Paris des années folles » au musée du Luxembourg (Paris) de mars à juillet 2022.


 *

Je termine avec quelques natures mortes - principalement des fleurs qui ont été l’un des grands thèmes de la peinture de Jacqueline - en commençant par sa petite théière de 1899…

 

Nature morte à la théière - 1899
Huile sur toile, 38 x 46 cm
Collection particulière



Bouquet à l’étoffe rayée – 1916
Huile sur toile, 70 x 90 cm
Collection particulière



Bouquet à ma fenêtre – 1924
Huile sur toile, 74 x 100 cm
Collection particulière 


Bouquet de pavots devant Notre-Dame – 1929
Huile sur toile, 92 x 65 cm
Collection particulière


Bouquet de fleurs – sans date
Huile sur toile, 81 x 100 cm
Musée de Grenoble
© Photo : J.L. Lacroix / Musée de Grenoble


*

 

N.B : Pour voir d’autres notices de ce blog, si elles n’apparaissent pas sur la droite, vous pouvez cliquer sur « Afficher la version Web » en bas de cette page. 


 








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire