dimanche 11 septembre 2022

Elisabeth Nourse (1859-1938)

 

Autoportrait – 1892
Huile sur toile, dimensions non communiquées
Collection particulière

 

Elisabeth Nourse est née le 26 octobre 1859 à Mount Healthy, dans l’Ohio, une petite ville proche de Cincinnati.

Avec sa sœur jumelle, Adélaïde, elle est la dernière-née d’une fratrie de dix enfants. Son père, autrefois banquier prospère, a été brusquement ruiné par la Guerre de Sécession (1861-65). Pour autant, Elisabeth a reçu une excellente éducation qui lui a permis de développer ses dispositions artistiques.

A quinze ans, elle intègre la McMicken School of Design (aujourd'hui Art Academy of Cincinnati), avec sa jumelle qui se consacre à la sculpture sur bois. Elle est une des premières femmes à être admise au cours de dessin de Thomas Satterwhite Noble, un peintre connu pour ses peintures abolitionnistes. Dans les années 1870, il a peint une série d’œuvres anti-esclavagistes. La première d’entre elles était intitulée : The Last Sale of Slaves in St. Louis :

 

Thomas Satterwhite Noble (1835-1907)
Le Dernier Marché aux Esclaves à St. Louis – version repeinte en 1880
Premier tableau d’une série de peintures anti-esclavagistes
Huile sur toile, 149 x 210 cm
Missouri History Museum


A la fin de ses sept ans d’étude, l’université propose à Elisabeth un poste de professeur qu’elle refuse pour poursuivre sa formation. C’est à peu près à cette époque qu’elle peint le tableau le plus ancien que j’ai pu trouver d’elle :


Tête de fille – vers 1882
Huile sur toile, 47,5 x 41 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


Pendant une brève période à la fin de 1882, Elisabeth s'inscrit à l'Art Students League de New York, où elle suit les cours de William Sartain (1843-1924) mais, peut-être à cause de la mort de ses parents et de la nécessité de gagner sa vie, elle retourne à Cincinnati et s’associe avec sa sœur sculptrice pour réaliser des meubles et des objets d’art décoratif.

 

Elisabeth Nourse et Adelaide Nourse Pitman (1859-1893), sculptrice
Lit – 1882/83
Noyer américain noir et panneaux peints, H : 279.4 cm, L : 215.9 cm, l :149.9 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


Chaque été, elle passe ses vacances dans les Appalaches du Tennessee, pour peindre des paysages et des scènes de la vie locale.

 

Vol d’oies – 1883
Huile sur bois, 65,8 x 142 cm
Smithsonian American Art Museum, Washington D.C.

Femme du Tennessee – vers 1885
Huile sur toile, 94.6 x 64.8 cm
Collection particulière

Elle y travaille aussi l’aquarelle, medium qu’elle utilisera souvent ensuite.

 

Paysage de colline à l’est de Cincinnati - 1885
Aquarelle et crayon noir sur papier, 39,3 x 56,7 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


En 1887, après le mariage de sa sœur jumelle, Elisabeth part à Paris en compagnie de Louise, sa sœur aînée. Elle s’inscrit à l’académie Julian où il semble qu’elle ne soit restée que trois mois. Elle y a probablement participé à l’atelier féminin « d’académie », c’est-à-dire de nus.

 

Femme à la harpe – 1887
Huile sur toile, 91,8 x 57,5 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


Dès son arrivée en Europe, elle commence à saisir des petites scènes à l’aquarelle qui sont autant d'indications de ses centres d'intérêt. 

 

Un lavoir à Paris – 1888
Aquarelle et crayon noir sur papier, 32.9 x 49.9 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


L’année suivante, elle présente au Salon Une mère, en se déclarant l’élève de Jules Lefebvre et Gustave Boulanger, tous deux professeurs à l’académie Julian. Le tableau est bien reçu puisqu'elle aurait même eu l’honneur d’être accrochée « sur la ligne », c’est-à-dire à hauteur des yeux. (On frémit un peu quand on imagine le nombre d’œuvres qui étaient accrochées dans ces Salons…)


Une Mère – 1888
Huile sur toile, 115,5 x 81,2 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


En 1889, après s’être installée dans son premier atelier, rue de la Grande-Chaumière, Elisabeth s’inscrit une nouvelle fois au Salon mais cette fois comme élève de Jean-Jacques Henner et Carolus-Duran, ce qui laisse supposer qu’elle a dû fréquenter l’école de peinture pour femmes où ils enseignaient tous deux et qui accueillait un nombre conséquent d’artistes étrangères.

Elle y montre deux toiles. Le thème de l’une d’elles, Dans la bergerie à Barbizon, est sans doute un peu passé de mode en cette fin de siècle. Quant à son second tableau, je n'en ai retrouvé qu'une mauvaise image :

 

Entre voisines – 1889
Huile sur toile, 113 x 117 cm
Collection particulière (vente 1990)


Elisabeth dans son atelier, rue de la Grande-Chaumière – 1889
Smithsonian American Art Museum, Washington D.C.
© Photo : Richard Thompson


Elisabeth commence sans tarder à visiter la France puisqu’elle peint, la même année, cette Pêcheuse de Picardie… Peut-être y a-t-elle rencontré Virginie Demont-Breton (voir sa notice) qui, à la même époque, recevait volontiers les jeunes peintres de passage et faisait construire son Typhonium, à Wissant ?


Pêcheuse de Picardie – 1889
Huile sur toile, 118,7 x 82 cm
Smithsonian American Art Museum, Washington D.C.


Dès 1890, Elisabeth est accueillie au Salon de la toute nouvelle Société nationale des beaux-arts, cofondée par Carolus-Duran. Elle y reviendra tous les ans mais ne sera acceptée comme sociétaire à part entière qu’en 1904.

En 1891, elle voyage au sud de l’Autriche, n’hésitant pas à visiter des villages les plus reculés, comme celui de Boršt, aujourd’hui en Slovénie. Elle en rapporte plusieurs toiles, dont cette Etude qu’elle présente au Salon de 1892, assez caractéristique de l’impression de profondeur spirituelle qui se dégage de ses œuvres.

 

Etude – 1891
Huile sur toile, 59,7 x 54,6 cm
Colby College Museum of Art, Waterville, Maine

« Elizabeth Nourse a peint ce double portrait de paysannes catholiques alors qu'elle visitait le village de Borst, dans le sud de l'Autriche, avec sa sœur Louise, en 1891. En dépit de son titre, l'ambiance recueillie de la peinture et les expressions douces de ses sujets semblent suggérer une attitude de prière plutôt que l’écoute d'un enseignement académique. » (Extrait de la notice du musée)

Puis elle revient en France en passant par Rome et Venise…

Venise – 1891
Aquarelle et crayon noir sur papier, 31.8 x 46.7 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


Elisabeth paraît avoir voyagé chaque été dans différents pays d’Europe. L’été 1892, elle visite la Hollande et présente deux toiles sur ce thème au Salon de 1893 :

 

Sur la digue à Volendam – 1892
Huile sur toile, 24.4 x 19.3 cm
Collection particulière

Celle-ci fait la couverture du n° 969 de La France illustrée, le 24 juin 1893.



A l’église de Volendam – 1892
Huile sur toile, 124,5 x 157,5 cm
Collection particulière (vente 1998)

En cette même année 93, Elisabeth rentre aux Etats-Unis. Elle doit participer à la fameuse World’s Columbian Exposition de Chicago (pour les 400 ans de la découverte de l’Amérique) où elle expose trois œuvres au Palais des Beaux-Arts, en tant qu’artiste américaine et deux œuvres au Pavillon de la Femme. L’une de ces œuvres vient aussi de Boršt.

 

Huile sur toile, 98 x 54,9 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio
Exposé au Woman's Building de Chicago, sous le n°533b

C’est une bonne année pour la renommée américaine d’Elisabeth, puisque, en plus de la médaille de 3e classe qu’elle remporte à l’Exposition universelle, elle est invitée à exposer 102 peintures au Cincinnati Museum of Art qui conserve aujourd’hui une importante collection de ses œuvres. Ce long voyage - son unique retour dans son pays natal - explique probablement qu’elle ne présente qu’une seule toile au Salon de 1894, Dans le champ en Hollande, réalisée en 1892 et que je n’ai pas retrouvée.

A peine rentrée à Paris, elle s’installe dans un nouvel atelier, rue d’Assas et file en Bretagne. Elle en rapporte ce superbe Heures d’été qui figure au catalogue du Salon de 1896 de la société nationale.


Heures d’été – 1895
Huile sur toile, 135,9 x 110,2 cm
Don de Florence P. Eagleton, 1925 - 25.851
The Newark Museum of Art, Newark, New Jersey
© Photo : Newark Museum


Elisabeth reprend son rythme créatif soutenu et présente six œuvres au Salon de 1895, dont la Première communion, thème que Jules Bastien-Lepage a illustré vingt ans auparavant et qui a inspiré beaucoup de peintres de l’époque… Elle en exécute plusieurs versions.

 

Première communion – 1895
Huile sur toile, 57 x 63 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


Premières communiantes – 1895
Huile sur toile, 62,2 x 47 cm
Collection particulière (vente 2013)

C’est probablement avant 1897 qu’Elisabeth a peint La fête du grand-père, qu’elle expose au Salon cette année-là.

 

La fête de grand-père – vers 1897
Huile sur toile, 80,7 x 65,3 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio

En effet, fin 1896, Elisabeth se trouvait probablement déjà en Afrique du Nord.

Après l’établissement du protectorat français sur la Régence de Tunis (1881), la France avait d'abord fondé un service des Antiquités et des arts (1885) puis, en 1894, l’Institut de Carthage et sa section artistique, grâce auxquels les échanges, missions et voyages d’artistes, s'étaient multipliés. L’Institut a organisé des Salons à partir de 1894 (sur le caractère colonial duquel il ne m’appartient pas de me prononcer mais qui offre, rétrospectivement, une source documentaire intéressante…).

Ce qui est sûr, c’est qu’Elisabeth participe au Salon Tunisien de mai 1897. Elle figure en page 35 du Livret des exposants (Salon Tunisien de 1897, J.Picard et Cie imprimeurs, Tunis, 1897, source : athar.persee.fr.), avec quatre peintures, dont Les terrasses de Tunis et trois Têtes.

Elles ont évidemment été exécutées sur place, il a donc fallu qu’elle y séjournât un certain temps. Il est assez probable qu’elle a présenté le tableau ci-dessous, ainsi que deux portraits de femmes, dont une Tête bédouine qui est peut-être celle qui est conservée au musée de Cincinnati…

 

Homme noir – 1897
Huile sur toile, 81,3 x 60,3 cm
New Britain Museum of American Art, New Britain, Connecticut




Tête bédouine – 1897
Huile sur panneau de bois, 24 x 14 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio


Ce Jeune Maure a probablement été réalisé aussi pendant ce voyage…

Jeune Maure – 1897
Huile sur toile, 73,7 x 48,3 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio

 

… ainsi que cette aquarelle :

Souk de Tunis – 1897
Aquarelle sur papier, 39,3 x 57 cm
Collection particulière (vente 2012)

Elisabeth remporte une médaille d’argent au Salon tunisien (dont le jury est présidé par l’incontournable Léonce Bénédite, conservateur du musée du Luxembourg) et rapporte de Tunisie une palette plus lumineuse.  Mais, contrairement à ce qui se passait lors de ses précédents voyages, les tableaux tunisiens ne seront jamais exposés au Salon parisien. Peut-être ont-ils été achetés sur place…

Elle réserve pour Paris ses nombreuses Maternité, portraits d’enfants et scènes de genre diverses. Son style, à l'époque résolument naturaliste et qui se distingue par la grande attention qu’elle porte à la caractérisation des traits de ses modèles, va cependant connaître une évolution sensible au cours des dix années suivantes.

En 1900, elle participe à l’Exposition universelle de Paris et y reçoit une médaille d’argent mais je n’ai pas trouvé pour quelle œuvre, la liste officielle ne le précise pas. En 1902, elle présente ces Frère et sœur au Salon et, chaque année, des scènes maternelles toujours d'une grande douceur. 

 

Le frère et la sœur, Penmarc'h - 1901
Huile sur toile, 61,6 x 48,2 cm
Smithsonian American Art Museum, Washington D.C.



Sous les arbres (Méditation) – 1902
Huile sur toile, 66 x 70,8 cm
Sheldon Memorial Art Gallery & Sculpture Garden, Lincoln


En 1904, elle envoie une ou plusieurs œuvres à la Louisiana Purchase Exposition de Saint Louis, une exposition universelle à laquelle participent une soixantaine de pays et tous les Etats américains. Elle y reçoit une médaille d’or.

 

Inauguration de l’exposition universelle de Saint Louis, le 30 avril 1904
Source : St. Louis Public Library Digital Collections


Et expose aussi au Salon :

Catalogue illustré du Salon de la société nationale des beaux-arts,
Paris, Ludovic Baschet 1904, p.140


Les petites aquarelles continuent à témoigner de ses différents séjours estivaux…

La cheminée dans un chalet suisse – 1903
Aquarelle et fusain sur papier, 59,6 x 72,3 cm
The University of Cincinnati Art Collection

Intérieur basque, Pyrénées – 1906
Aquarelle sur papier, 45,7 x 54,6 cm
The University of Cincinnati Art Collection

… notamment en Bretagne où elle se rend régulièrement avec Louise.

Marché à Plougastel-Daoulas – 1907
Aquarelle sur papier, 41,9 x 58,7 cm
The University of Cincinnati Art Collection


Chapelle Saint-Jean – sans date
Aquarelle sur papier, 45,7 x 62 cm
Collection particulière (vente 2021)

En 1905, Elisabeth expose Jours Heureux au Salon de la « Nationale », un tableau conservé aujourd’hui au Detroit Institute of Arts, avec lequel je ne suis pas parvenue à entrer en contact. C’est dommage, car il aurait été plus agréable de voir en couleur ce tableau a retenu l’attention de La Gazette : « Mlle Nourse, une artiste américaine, s’est ingéniée à nous peindre les Jours heureux, et la peinture en est elle-même heureuse, semble avoir été exécutée avec allégresse. Les scènes familiales Intérieur suisse, Vieille cuisine de montagne, de la même artiste, montrent un souci particulier et une réalisation très satisfaisante des oppositions violentes de l’ombre et de la lumière. » (Eugène Morand, « Les Salons de 1905 », La Gazette des Beaux-Arts, 1e semestre 1905, p.473)


Catalogue illustré du Salon de la société nationale des beaux-arts,
Paris, Ludovic Baschet, 1905, p.172


L’année suivante, le tableau retenu au Salon est à nouveau d’inspiration hollandaise :

Catalogue illustré du Salon de la société nationale des beaux-arts,
Paris, Ludovic Baschet, 1906, p.45

Puis à nouveau bretonne :


Jeune fille de Plougastel – 1907
Huile sur toile, 41 x 32,7 cm
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio
Reproduit dans le catalogue du Salon de la Nationale 1907, p.154


Brusquement, un peu avant la Grande Guerre, alors qu’elle avait assuré que « l’impressionnisme [était] trop expérimental » pour ses sujets de prédilection, on sent comme un frémissement. Avec Les volets clos, d’abord, qui est acheté par le musée du Luxembourg au Salon de 1910, en même temps que des œuvres de James Abbott McNeill Whistler, Winslow Homer et John Singer Sargent.


Les Volets clos – vers 1910
Huile sur toile, 125 x 130 cm
Musée franco-américain du Château de Blérancourt
© Photo : Daniel Arnaudet / RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay)


C'est surtout avec deux œuvres qu’elle présente aux Salons de 1911 et 1914, qu'il semblerait que « l’expérience » impressionniste l'ait rattrapée ! C’est un impressionnisme à l’américaine, avec une palette qui évoque un peu celle de Richard Edward Miller (1875-1943) et toujours une impression d'intériorité sensible, à fleur de toile. 

 

La Rêverie (Les poissons rouges) – 1910
Huile sur toile, 99,6 x 99,6 cm
The University of Cincinnati Art Collection


La Fenêtre Ouverte - 1913
Huile sur toile, 101,6 x 101,6 cm
The University of Cincinnati Art Collection


Lorsque la Première Guerre mondiale éclate et que les expatriés quittent la France, les sœurs Nourse restent à Paris où les réfugiés affluent. Elles se démènent pour collecter des fonds auprès de leurs mécènes américains. Elles recevront ensuite la médaille Laetare de Université de Notre Dame, South Bend, pour services distingués à l’humanité.

 

Puis, dans la années 20, Elisabeth souffre d’un cancer et se retire progressivement d’une scène artistique où elle avait été présente et prolifique pendant quarante-cinq ans.

 

Marché aux fleurs à Notre-Dame – 1927
Aquarelle et gouache sur papier, 24 x 31,4 cm
The Terra Foundation for American Art, Chicago


Elizabeth Nourse est morte le 8 octobre 1938, vingt mois après Louise, près de laquelle elle repose dans un cimetière parisien. Son acte de décès de la mairie du 6e la déclare « sans profession » …

Avec Mary Cassatt et Cecilia Beaux, Elisabeth a été l'une des rares peintres américaines à obtenir une reconnaissance internationale de son vivant. Comme elles, elle a fait le choix de ne pas se marier pour ne pas entraver sa carrière. Mais, contrairement à Marie Cassatt, elle n’avait aucune fortune personnelle et, contrairement à Cécilia Baux, elle n’a pas enseigné, vivant exclusivement des revenus de son art.

Comme Mary Cassatt, avec laquelle elle était liée, Elisabeth s’est attachée à la représentation des femmes et de la maternité mais son intérêt pour les thèmes paysans et les femmes des milieux populaires la distingue de ses deux compatriotes, même si elle a également peint des portraits, plus lucratifs, et qui sont principalement conservés en collection particulière.

Sa notoriété d'alors se mesure au fait qu’elle a été présidente de deux organisations artistiques féminines, l’American Women Artists Association of Paris et la Lodge Art League.

Et, bien qu’elle n’ait pas répondu à la fameuse circulaire de l’auteur, Elisabeth figure également dans l’ouvrage de Clara Erskine Clément, Les Femmes dans les Beaux-Arts du VIIIe siècle avant J.-C. au XXe siècle après J.-C., 1904 (consultable en ligne sur www.gutenberg.org). Sa notice précise que « Cette artiste idéalise les sujets de la vie quotidienne et leur donne une qualité poétique d’une réalisation rare et délicieuse. »

Et puis…plus de quarante ans ont passé.

En 1983, le musée de Cincinnati organise « A Salon Career », grande exposition rétrospective de son travail, qui a également été présentée au Smithsonian Museum of Art de Washington. La majeure partie des toiles provenait de collections particulières américaines.

 

La ville de Cincinnati lui a rendu hommage en 2015, 
en faisant reproduire son autoportrait en murale
8th Street & Walnut Street, Cincinnati, Ohio


En 2018, elle était l’une des artistes présentées dans l’exposition itinérante « Women Artists in Paris, 1850-1900 » du Clark Institute of Art de Williamstown, qui s’est attaché à montrer la vitalité de la peinture féminine du dernier quart du XIXe siècle, à Paris. 

Beaucoup de ces artistes, comme Amélie Beaury-Saurel, Louise Catherine Breslau, Marie Bashkirtseff, Mary Cassatt, Cecilia Beaux, Berthe Morisot, Rosa Bonheur, Marie Bracquemond, Eva Gonzales, Bertha Wegmann, Jeanna Bauck, Marianne Stokes, Hélène Schjerfbeck et Anna Ancher, figurent sur ce blog.

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Comme d’habitude, les natures mortes auront le dernier mot.

Bien que la première ne soit pas datée, il me semble qu’elle pourrait être antérieure ou concomitante  au départ d’Elisabeth vers la France. L’autre est évidemment à relier à son tableau La Rêverie, dont elle constitue une déclinaison

Deux styles, deux étapes entre lesquelles s'est déroulée une vie d'artiste…

 

Roses dans un vase – sans date
Huile sur panneau, 47,6 x 37,4 cm
The Johnson Collection

 

Etude de fleurs – 1911
Huile sur toile, 66 x 66 cm
Collection particulière (vente 2021)


 

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