À
l’extrémité de la presqu’île du Jutland, au Danemark, là où les eaux de la
Baltique rencontrent celles de la mer du Nord, se trouve Skagen, simple village de pêcheurs à la fin du XIXe siècle. Peut-être en raison
de la lumière particulière qui apparaît au moment du crépuscule - une lumière
que le peintre Peder Severin Krøyer, arrivé à Skagen en 1882, a appelée
« l’heure bleue » - ce village est devenu un lieu de rassemblement
pour des artistes venus du Danemark, de Norvège et de Suède. Cette colonie
d’artistes, connue aujourd’hui sous le nom de « peintres de Skagen »,
a aussi attiré d’autres personnalités, auteurs, musiciens et comédiens de Scandinavie.
Au début, il s’agissait surtout de peintres de portraits et de paysages qui s’étaient rencontrés à l’Académie royale des beaux-arts de Copenhague et se recommandaient le village, la qualité de ses sites et les bonnes dispositions de ses habitants qui acceptaient de poser pour une somme modique.
Erik et Ane Brøndum, les propriétaires de l’épicerie et de l’unique hôtel du village, ont joué un rôle important dans cette colonie en offrant à leurs hôtes un lieu de rencontre et d’échanges. Au point que la salle à manger de l’hôtel, pièce principale de vie, avait été transformée en espace d’exposition par les artistes eux-mêmes.
Les Brøndum avaient cinq enfants, deux garçons, Degn et Johan, et trois filles, Marie, Hulda et Anna. Eux-aussi ont baigné dans l’atmosphère de la colonie d’artistes dès leur plus jeune âge.
De gauche à droite, trois des enfants Brøndum, Degn de dos, puis
Hulda et Anna, la peintre Marie Krøyer, puis Peder S. Krøyer en bout de table
et enfin Michael Ancher, de dos. La
salle à manger a été réinstallée en 1946 au sein d’un des musées de la ville.
En-dessous de la frise de portraits des artistes (peintes, comédiens, musiciens) - majoritairement peints par Michael Ancher et P.S. Krøyer à l’exception d’un seul peint par Anna - des tableaux du groupe de Skagen. On reconnaît notamment en bas à droite la célèbre Salle à manger Brøndum (1883) de P.S. Krøyer.
Anna, née
le 18 août 1859, était la dernière-née des enfants Brøndum. Elle a
commencé très jeune à peindre et à dessiner et c’est un des peintres de la
colonie, Karl Madsen (1855-1938), qui lui a dispensé ses premiers cours
d’aquarelle.
N’ayant pas accès, en tant que femme, à l’Académie des arts, Anna est allée à Copenhague trois hivers de suite (1875/78) pour suivre les cours de l'école de peinture pour femmes du peintre de paysage Vilhelm Kyhn (1819-1903). En 1879, c’est Kyhn qui est venu rendre visite à son élève.
C’est à ce moment qu’Anna réalise son seul autoportrait connu (ci-dessus), caractérisé par la gamme sombre qui était à la mode de l’époque. C’est aussi la seule œuvre d’Anna où le personnage représenté est presque en contact visuel avec le spectateur…
Mais, en 1874, était arrivé à Skagen un jeune étudiant de l’Académie des arts, Michael Ancher (1849-1927). L’année de leurs fiançailles, Michael peint ce portrait d’Anna, en figure de la Renaissance.
En
1880, Anna fait ses débuts à l'exposition annuelle de printemps à
Charlottenborg - équivalente au Salon français – avec ce portrait d’un
pêcheur de Skagen que plusieurs autres peintres ont également représenté.
Un critique du Berlingske Tidende la décrit comme une débutante particulièrement prometteuse, au savoir-faire indéniable mais trouve que le vieil homme, éclairé par une fenêtre hors champ et pourtant traité avec empathie dans un style naturaliste, est « repoussant de laideur »…
Mais Anna pense visiblement qu’une scène où deux « vieillards » travaillent dans qu’un atelier délabré peut déceler sa part d’intérêt et de beauté :
Exposé
en 1883, le tableau a été considéré comme l'une des peintures de genre « les
plus sympathiques et les moins affectées jamais produites par un artiste
danois. » Et j’appelle votre attention sur le traitement de la fenêtre du
fond, sur lequel on reviendra tout à l’heure !
Anna et Michael se marient en 1880 puis le jeune couple part pour Vienne en 1882, où Anna découvre notamment les œuvres de Pieter de Hooch et de Vermeer.
L’année suivante,
Anna donne naissance à sa
fille unique, Helga, qui deviendra peintre, elle aussi. Le baptême de la petite
fille inspire à Michael un tableau d’une grande douceur où l’on voit Anna
tenant son enfant et la peintre Marianne Stokes, en robe brune, juste derrière
elle.
Cette naissance n’aura pas d’influence négative sur la carrière d’Anna. Au contraire, dès cette époque, une véritable collaboration artistique s’est installée entre les deux peintres, comme pour ce tableau à deux mains, peint pendant l’hiver 82-83 :
Dans cette œuvre
commune, chacun a peint l’autre dans l’intérieur confortable d’une partie de
l’auberge où les Ancher s'étaient installés à leur mariage, rideaux fleuris,
tableau ancien, lampe à pétrole devant la glace. Il s’apparente un peu à une
scène de genre dans laquelle le chien, couché sur la droite, symboliserait la
fidélité du couple. La soirée est déjà avancée : il y a deux tasses à café et
des livres ouverts sur la table.
Anna est au centre de la composition, face au chevalet, son mari légèrement en retrait. On ne connaît pas l’auteur du tableau examiné mais la scène évoque un échange entre deux compétences équivalentes. Assez différente de leurs œuvres habituelles, essentiellement centrées sur les habitants du village, cette composition évoque une volonté de se représenter comme un couple de créateurs, un peu à part du reste du groupe. La complicité stylistique des deux peintres fait qu’on « sent » à peine la différence d’expression, même si le visage d’Anna paraît peint d’une touche plus précise que celle du visage de Michael.
Ce tableau qui figurait sous leurs deux noms l’année suivante, à l’exposition de printemps de Charlottenborg, sera leur seule œuvre réalisée en commun et Michael Ancher manifestera toujours un grand respect pour le travail de sa femme.
Anna
continue à peindre les gens avec lesquels elle a toujours vécu, dans leurs
activités quotidiennes. Elle porte sur eux un regard plein d’empathie, dans un
style encore assez naturaliste et assez souvent au pastel.
L’année qui suit la naissance d’Helga, les Ancher s’installent dans leur propre maison, dont l’atmosphère générale paraît plus « moderne » que celle de l’hôtel Brøndum, comme on le verra dans les œuvres postérieures d’Anna et notamment dans les nombreuses pochades qu’elle exécute dans sa nouvelle maison.
Ils continuent cependant à participer activement à la vie du groupe d’artistes dont une toile de P.S. Krøyer évoque un des moments heureux. On ne peut s’empêcher de remarquer qu’au sein du groupe, en revanche, les femmes se tiennent un peu en retrait…
L’idée de ce tableau serait venue à Krøyer après un petit
déjeuner dans le jardin de la nouvelle maison des Ancher, fin 1884. L’intention
était de représenter les membres les plus éminents de la colonie ce qui a pris
quelques années avant que chaque modèle puisse venir poser devant Krøyer qui a
fait de chacun des croquis à l’échelle.
Assise en bout de table, se tient Martha Johansen, la femme du peintre Viggo Johansen qui est à ses côtés. Puis, Christian Krohg, Krøyer lui-même et Degn Brøndum avec un chapeau. Au fond, Michael Ancher, Oscar Björck et Thorvald Niss. Assises, Helene Christiansen (une amie d’Anna) en robe sombre, puis Anna Ancher et sa fille Helga.
La scène, encadrée d’un feuillage dont certains éléments sont précisément représentés, est d’une composition assez sophistiquée : les hommes sont alternativement habillés de costumes clairs et foncés et le seul visage féminin visible est celui d’Anna, dont la stature d’artiste centrale du groupe n’a jamais été mise en question. Son visage est éclairé de touches de lumière, comme ceux des autres peintres et sa robe, initialement sombre, a été retravaillée dans un second temps. Bien qu’influencé par l’impressionnisme, le style de Krøyer reste assez naturaliste, tout au long de sa carrière.
En
revanche, le style d’Anna évolue rapidement et, contrairement à ce qu’on
pourrait penser, cette évolution ne réside pas tant dans le choix d’une figure
humaine de dos ou qui paraît ignorer la présence du peintre. C’est un thème
récurrent de la peinture scandinave - comme on l’a vu dans la belle exposition Vilhelm
Hammershøi (1864-1916) au musée Henner en 2019 ! - qu’on retrouve aussi dans ce tableau contemporain de Viggo
Johansen :
Ce qui constitue le regard spécifique d’Anna et qui, déjà, la distingue (souvenez-vous des Plumeurs de goélands), c’est la lumière qui dessine la forme de la fenêtre sur le rideau qu’elle sature de couleur et qui contraste radicalement avec le corsage noir de la servante, c’est la brume blonde du mur à gauche, où l’ombre du chiffon se dépose, c'est aussi le rayon de soleil, parallèle à la porte, strié des marques des petits bois de la fenêtre du couloir. Et pourtant, la scène est aussi une référence aux scènes domestiques hollandaises.
C’est
la même lumière qui inonde le mur et luit doucement sur le visage de la vieille
dame aveugle de 1883.
Et
c’est aussi, sur le seul portrait connu de son père, Erik, d’une facture
nouvelle sans doute un peu expérimentale, l’éclat fragmenté de la lumière sur
son visage et l’empreinte bouillonnante de la fenêtre sur le mur.
La
petite Helga qui fait sa Prière du soir est pareillement illuminée par
une fenêtre invisible dont la clarté se projette également sur l’édredon rouge
et le mur de gauche, comme une présence intime et bienveillante.
L’année suivante, les Ancher partent à Paris pour six mois. Michael avait déjà envoyé deux toiles au Salon de 1885, dont un Portrait de ma femme qui est peut-être celui-ci où Anna est visiblement enceinte :
A Paris, Anna étudie avec Pierre Puvis de Chavannes, très admiré par les peintres scandinaves. On entrevoit son influence dans les grandes plages colorées d’Anna qui deviendront peu à peu des éléments importants de ses compositions, même si la luminosité particulière de sa palette lui appartient en propre, ou dans son tableau symboliste Chagrin sur lequel on reviendra plus loin.
Pendant ce séjour, elle aurait peint
aussi ce portrait de Kitty Kielland, une peintre paysagiste qui faisait partie
du cercle des artistes scandinaves de la Capitale.
Je
ne suis pas très convaincue par les portraits d’Anna - à l'exception de ceux de sa mère - qui restent à mon sens la
partie la moins intéressante de son travail, parce que même dans la durée,
je n’ai pas l’impression qu’elle ait élaboré un style vraiment autonome. Et
cette impression persiste dans ce portrait de Kyhn, peint juste avant la mort
du peintre, ce qui explique que sa main n’ait pas été terminée.
En
1889, les deux Ancher participent à l’Exposition universelle de Paris. Anna y
reçoit une médaille d’argent mais je n’ai pas trouvé pour quelle œuvre
particulière.
Contrairement à ses collègues de Skagen qui travaillent en plein air, Anna va faire de sa maison le lieu de sa pratique la plus avant-gardiste. Cela n’a rien de vraiment étonnant si on se souvient que c’est aussi dans leur environnement domestique que les femmes impressionnistes se sont exprimées le plus librement, tandis que leurs collègues masculins peignaient les rues et les cafés parisiens.
Ainsi, c’est dans le salon bleu de l’hôtel Brøndum qu’Anna peint Helga occupée à faire du crochet, tandis que la Vierge du mur la regarde. La lumière, qui entre dans la pièce en dessinant de larges bandes obliques, vient aussi caresser les cheveux blonds de la petite fille et marquer de touches blanches rapides le dos de sa robe bleue. Ce tableau, qui ne raconte rien d’autre que ce qu’en dit son titre, a été exposé à Charlottenborg en 1892.
Dans
le même salon bleu, Anna représente sa mère en 1893. La vieille dame, désormais
à la retraite, s’y asseyait souvent pour lire la Bible ou prier, le dos droit,
presque statufiée. Le bleu profond est le second thème du tableau, il n’encadre
pas seulement le personnage mais s’insinue aussi sur ses genoux, ses mains et
dans les reflets de la table et du dossier de la chaise.
Anna peint de très nombreux portraits de sa mère, souvent saisie au moment où la lumière transfigure de décor de la pièce.
Le
regard d’Anna sur ses proches n’est pas fondamentalement différent de celui
qu’elle porte sur son entourage, composé de femmes qu’elle connaît depuis
l’enfance. De façon récurrente, elle les peint au travail, en couturières
paisibles ou avec des enfants :
La
scène en elle-même ne montre rien d’autre que la concentration tranquille du
modèle. C’est exclusivement la lumière qui façonne l’apparence du sujet et évoque
en même temps le monde extérieur et la végétation qu’on imagine oscillant sous le
souffle du vent.
Au
cours du temps, sans que les thèmes des tableaux n’évoluent vraiment, la
présence des carreaux de lumière devient un véritable marqueur de ses
toiles, un élément à part entière :
D’autres
tableaux montrent le labeur des paysans, également des scènes d’intérieur où
Anna s’approche le plus possible de l’action, comme si elle y participait
elle-même. Les personnages sont absorbés par leur travail et la scène paraît
presque familière. Dans cette toile, la touche du pinceau devient plume !
Quelques
tableaux d’Anna relatent des évènements collectifs, parfois en relation avec la
religion et notamment l’église évangélique, à laquelle appartenaient la mère et
les deux sœurs d’Anna mais ni elle-même ni ses frères. Anna est la seule
peintre de Skagen à avoir abordé des sujets religieux.
Dans ces Funérailles, aucune interaction entre les personnages mais une impression de ferveur et de cohésion qui fixe le souvenir de la communautés villageoise de Skagen. Là aussi, la maîtrise de la couleur est remarquable (le châle de la femme au premier plan, les ombres sur les murs) et l’expression proche du symbolisme. Le tableau a été immédiatement acheté par le musée d'art de Copenhague et a contribué à la notoriété d’Anna.
Quant au symbolisme des Funérailles, il réapparaît de façon beaucoup plus évidente dans cette étonnante scène de Chagrin (ou Deuil, on trouve les deux traductions) dans laquelle la mère d’Anna sert de modèle.
Anna a raconté plus tard avoir peint ce tableau à la suite d’un rêve où elle a vu une femme et sa fille se rencontrer sous une croix dans un cimetière. La femme s’était agenouillée et sa fille s’était penchée sur elle, un instant qui lui était resté en mémoire et qu’elle avait souhaité peindre. Certains se sont demandé si Anna avait voulu exprimer ainsi un repentir pour sa vie assez peu tournée vers la religiosité…
La dimension religieuse de la famille Brøndum et du milieu d’origine d’Anna est également sensible dans un tableau de Michael, intitulé Jour de Noël 1900, où l’on voit les deux sœurs d’Anna et leur mère, formant un groupe compact réuni autour d’une Bible qu’elles viennent sans doute de lire à haute voix, tandis qu’Anna et sa fille se tienne sur la droite, un peu séparées d’elles.
Je
l’ai placé en-dessous du mur correspondant de la salle à manger où était
accroché un triptyque de Michael, Vagues se brisant sur la côte
(1884/85), œuvre qu’on devine dans le Jour de Noël.
Anna a peint aussi quelques scènes d’extérieur qui sont aussi significatives de l’acuité de son regard, comme ce Temps de l’automne qui existe aussi dans une autre version inversée (les personnages vont vers la gauche) et à dominante plus jaune. Une expression impressionniste dans une construction presque géométrique : l’espace de la toile est rigoureusement scindé en deux, les personnages, disposés comme en frise, marquent les verticales et les outils symbolisent le mouvement.
Ce
petit pastel est également intéressant en ce qu’il montre sa maîtrise de la
technique et sa façon de considérer un jardin comme un espace clos, intime. Je
regrette seulement ne pas en avoir trouvé de meilleure image…
La
maison des Ancher a subi quelques modifications et, en 1913, l’architecte Ulrik
Plesner réalise une extension dans laquelle Anna et Michael installent leurs
ateliers respectifs. Peu de temps après, Anna représente le sien dans cette
scène d’intérieur qui ressemble bien peu à l’espace de travail d’un peintre.
Cette fois, son carré de lumière est vu de face, vers l’extérieur et la
seule trace de présence humaine dans la pièce est le bouquet.
Comme
dans L’heure du déjeuner, où il ne reste plus que les sabots pour
marquer la progression de la lumière entre les deux pièces…
« La
construction spatiale de l'image représente un parcours dans l'espace en vert,
rose et jaune, séparé par des encadrements de porte bleus et gris. La
structure simple rend l'image presque abstraite. Elle devient une
composition de champs de couleur et de cadres à l'intérieur du cadre. Ce
qui nous ancre dans un espace reconnaissable, ce sont les sabots. En même
temps, ils sont une trace de personnes et d'action. Ils racontent que quelqu'un
habite ici, qu'ils pourraient faire une pause ou faire une sieste alors que le
soleil est le plus chaud en milieu de journée. La lumière éclaire la pièce
jaune ensoleillée - peut-être une buanderie ou un couloir - scintille dans l'air
et donne un reflet dans la peinture de la porte. » (Notice du musée)
Petit
à petit, la lumière tend à devenir le sujet central du tableau. Il ne reste
plus qu’un ameublement vague, qui paraît avoir été posé là parce qu’il faut bien
représenter quelque chose, peut-être par volonté de rester ancré
dans la réalité. Mais le tableau dans le tableau, c’est celui des carrés
de lumière. On s’étonne que le musée de Skagen ne juge pas utile de le présenter dans les œuvres importantes de l’artiste…
…
pas plus qu'il ne montre cet Intérieur, annexe Brøndum
où la continuité de l’espace n’est plus marquée que par la lumière et… les lattes du parquet. Un moment fugitif et suspendu. Cette fois, c’est
sûr, la lumière (à l'instant où elle apparaît) est l’unique sujet du tableau !
Anna
était donc proche de l’abstraction, en 1918. En cela, elle est
évidemment la plus moderne des peintres de Skagen. D’ailleurs, ses contemporains
ne s’y sont pas trompés. Dans une lettre à son ami Karl Madsen, le peintre
suédois Oscar Björck écrivait en 1929 : « J’ai la plus grande
admiration pour Anna Ancher, comme personne et comme artiste, elle est comme un
rayon de soleil, et il y a quelque chose dans ses peintures que personne parmi
nous ne possède à un tel degré, un dévouement serein au travail et une palette si
riche et savoureuse qu’elle procure autant de plaisir qu’un fruit mûr. »
En
1904, Anna figurait dans le fameux répertoire Les Femmes
dans les Beaux-Arts de Clara Erskine Clément qui précise qu’elle a remporté
une médaille à Berlin en 1890 pour deux tableaux dont Femme aveugle dans sa chambre (1883). Le Benezit précise pour sa part
(Tome 1, p.148), qu’elle a remporté deux médailles à Paris, en 1889 et 1900, qu’elle
a figuré à l’exposition de 1900 à Saint Pétersbourg et a été nommée membre de l’Académie
des Arts de Copenhague en 1904.
Enfin, en 1913, Anna a reçu la médaille danoise Ingenio et Arti, décernée aux scientifiques et artistes les plus éminents.
Anna est morte le 15 avril 1935 à Skagen et il semble bien que sa renommée posthume ait un peu pâti de celle de son brillant collègue, P.S. Krøyer. Il est heureux qu’elle soit à présent redécouverte, car même si sa première exposition monographique, organisée au Statens Museum for Kunst de Copenhague début 2020, a été annulée à cause du Covid, elle a été reprise au musée de Skagen puis au musée d’art de Lillehammer, en Norvège.
Espérons
qu’elle arrivera un jour jusqu’à nous…
Ce détail du Soleil du soir dans l'atelier de l'artiste illustre la
couverture du catalogue de l’exposition présentée à Skagen. Je ne suis pas sûre de l'avoir trouvé dans la bonne couleur mais tant pis, c’est le seul moyen de vous le montrer de près !
*
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