lundi 6 septembre 2021

Catharina van Hemessen (1528-ap. 1587)

 

Autoportrait – 1548
Huile sur panneau, 32 x 25 cm
Kunstmuseum, Bâle

Catharina van Hemessen serait l’auteur du premier autoportrait connu d’un(e) artiste en train de peindre devant son chevalet, précédant de peu sa contemporaine italienne, Sofonisba Anguissola, qui s’est elle-même peinte à son chevalet vers 1556.

C’est justement ce portrait, où il est précisé qu’elle avait vingt ans, qui permet d’estimer sa date de naissance vers 1528, à Anvers. Elle était la fille d’un peintre flamand de la Renaissance, Jan Sanders van Hemessen (v. 1500 - v. 1563) et selon toute vraisemblance, a appris son métier dans l’atelier de son père et commencé sa carrière auprès de lui.

Elle a peint, à l’époque de son autoportrait, un nombre important de portrait d’hommes et de femmes, tous en buste, le plus souvent sur un fond sombre et de petit format.

Vers 1540, Marie de Hongrie (1505-1558), alors Gouverneur des Pays-Bas pour le compte de son frère, l’empereur Charles Quint (1500-1558), l’invite à la cour de Bruxelles et lui commande de nombreux portraits pour elle-même et sa famille. Ils se présentent tous en buste, assis, devant un fond sombre. En 1548, Catharina est admise dans la guilde de Saint Luc, à Anvers. Elle y devient bientôt professeur.

 Une Guilde (ou gilde) de Saint-Luc est une organisation corporative de peintres, graveurs, sculpteurs et imprimeurs. Celle de Florence a été créée au XIVe siècle puis d’autres le sont à Bruges, Delft, Anvers et Utrecht au Pays-Bas, en Allemagne et en France (Académie Saint-Luc). Les conditions d’admission de celle d'Anvers étaient strictes : il fallait être citoyen et propriétaire dans la ville et, pour accéder au rang de maître, être marié. Lors de son admission, le nouveau membre bénéficiait généralement d’une commande octroyée par le doyen de la confrérie.

Le choix du nom de Saint Luc est une référence à Saint Luc l’Evangéliste, saint patron des peintres et tenu pour être l’auteur du premier portrait de la vierge Marie.

 
A environ 26 ans, Catharina épouse Chrétien de Morien, organiste de la cathédrale Notre-Dame et musicien au service de Marie de Hongrie. En 1554, lors de l’abdication de son frère, Marie de Hongrie décide de le suivre en Espagne et demande au couple de la rejoindre. A sa mort, trois ans plus tard, le couple rentre à Anvers, doté d’une rente à vie.

On sait aussi qu’entre 1561 et 1565, ils travaillent pour la Confrérie de Notre-Dame à St-Hertogenbosch, une ville du Haut Brabant, mais l’époque est troublée et la ville est plusieurs fois assiégée par Guillaume d’Orange. C’est peut-être pour cette raison que le couple quitte la ville.

 

Jeune fille jouant du Virginal (épinette du XVIe siècle) – 1548
Huile sur panneau de chêne, 30,4 x 24 cm
Wallraf-Richardz Museum, Cologne
Cette jeune fille n'est pas considérée comme un autoportrait mais elle ressemble beaucoup
 à son auteur et porte la même robe et la même coiffe…


Portrait de femme 1548
Huile sur panneau, 23 x 15,2 cm
Rijksmuseum, Amsterdam


Portrait d’un homme 1549
Huile sur panneau, 22 x 17 cm
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles



Portrait de femme 1549
Huile sur panneau, 22 x 17 cm
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles



Portrait d’une femme vers 1551
Huile sur panneau de bois, 30,9 x 40,1 cm
Bowes Museum, Barnard Castle, County Durnham, Angleterre



Femme au chien - 1551
Huile sur panneau de chêne, 22,8 x 17,6 cm
The National Gallery, Londres


Portrait d’un homme 1552
Huile sur panneau, 36,2 x 29,2 cm
The National Gallery, Londres


Portrait de femme attribué à Catharina (non signé)
Huile sur bois, 16 x 13,5 cm
Musée des Beaux-Arts Tomas Henry, Cherbourg-Octeville



Portrait d’une jeune femme (non signé) - après 1550
Huile sur panneau de bois, 30,5 x 22,9 cm
Baltimore Art Museum
Ce portrait est attribué à Catharina. 
Si c'est bien son œuvre, elle y fait preuve d'une maîtrise remarquable


D’une façon générale, et même s’il est évidemment impossible de savoir si ses portraits étaient « ressemblants », cette galerie de personnages permet de se faire une idée de son talent : les traits des modèles sont parfaitement individualisés et chaque visage laisse entrevoir une personnalité…

En 1587, Catharina est mentionnée par l’écrivain et marchand italien Lodovico Guicciardini (1521-1589) dans son ouvrage sur les Pays-Bas : Descrittione di tutti i Paesi Bassi altrimenti detti Germania inferiore, comme une femme d’exception dans l’art. Il précise qu’elle est encore en vie. On sait donc qu’elle est morte après 1587.

Elle est également citée comme miniaturiste, par Giorgio Vasari (1511-1574) dans son ouvrage La vie des meilleurs peintres, sculpteur et architectes.

 

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